Le jour où la misogynie des journalistes rugby de @lequipe a eu raison de ma lecture de leur journal

Comme beaucoup, je lis ce canard avec attention en ce qui concerne le Rugby. Journal omnisport, omni présent, omni… rien.

L’article de ce matin traitant de l’équipe de France et de la fatigue, dont je ne mettrai pas le lien car je ne vais pas non plus leur faire du trafic (certes petit mais même une personne en plus à lire ce torchon : ca m’arracherait la gueule, comme on peut le dire vulgairement) a mis en lumière (je ne devais pas vraiment lire les articles avant tellement j’étais absorbée par la vue de tous les corps d’apollons grecs des joueurs) la misogynie « clairvoyante » et tellement originale de la ligne éditoriale de ce célèbre journal. Je tente donc une mini réponse de troisième ligne aile, celle qui fait pique quand tu te la prends en pleine poire à pleine vitesse. (OH MON DIEU saurai-je ce qu’est un troisième ligne aile ? Non je plaisante, je me fais les ongles des pieds actuellement).

Cher journaliste spécialisé rugby, c’est d’une évidence tellement flagrante : les femmes ne s’intéressent au rugby uniquement pour les belles gueules (ahem) et les physiques ciselés de GI Joe, comme les gays d’ailleurs. Alors pourquoi ne pas mentionner ce lieu commun si banal dans votre article également ? N’avez vous pas autre chose à écrire pour la « ménagère » que je suis, qui se dit en passant, doit avoir ses règles pour s’hystériser de la sorte ?

Je suis malheureusement pour moi, (sous-créature de la culture ovale) une femme de moins de 30 ans. Je dois baigner dans le rugby depuis… et bien ma naissance. Je fais du 39/40 non seulement en crampon mais aussi en talons aiguilles. J’ouvre systématiquement la bouche tel un poisson rouge, quand j’applique du rimel sur mes cils. Je porte des robes souvent décoltées car je fais un généreux 90D et je suis absolument capable de donner les scores de l’équipe de France de rugby de 95 ou de 2007 voire qui a marqué. Il se pourrait alors que j’apprécie que l’on me traite, moi, lectrice, amatrice, rédactrice web, fan et femme, avec autant d’égard que vous traitez votre supérieur hiérarchique, vos propres parents, vos enfants, le mec assis à coté de vous au bureau et votre boulangère qui chaque matin se lève à 4h pour que vous puissiez vous nourrir avant d’écrire autant de conneries en quelques lignes.

La misogynie fait partie intégrante de la culture française. Inutile de se voiler la face, c’est effectivement pénible, à lire, à entendre, à constater… J’en reste cependant toujours plus perplexe quand il s’agit apparemment de gens éduqués, à la culture impressionnante, d’autant plus dans le milieu journalistique, où normalement l’esprit critique, la capacité de réflexion, de rédaction sont affutés. A croire que cela n’est pas le cas dans le recrutement des journalistes sportifs spécialisés dans le rugby de « l’équipe ».

La ligne éditoriale est simple : soyons à contre courant quitte à faire la brasse dans le vide, soyons impertinent mais pas pertinent, poussons la critique médiocre à son paroxysme en faisant genre nous savons de quoi nous parlons car nous avons des accréditations qui nous font rentrer dans les chambres à 220 euros la nuit du staff de l’équipe de France de rugby, soyons médisant… et surtout soyons de mauvaise foi. La capacité agaçante de critiquer systématiquement les choix des entraînements, de sélection, de tactique AVANT MÊME TOUTE COMPÉTITION de l’équipe de France de rugby est devenu un sport national dans ce quotidien (d’ailleurs à quand un onglet spécialisé ?), je veux bien comprendre la dureté du travail, la nécessité de publier du contenu tous les jours mais cela ne donne aucune excuse à la qualité passable des articles. Dites moi, monsieur le journaliste de « l’équipe », avez vous déjà monté une équipe nationale ? Allez y confiez vous, nous sommes tous passionnés par ce que vous devez avoir à nous dire sur la réflexion autour de votre coaching. Ah oui, non, suis-je bête (pléonasme, je suis une femme)… vous êtes journaliste pas entraîneur ni directeur technique de l’équipe nationale.

Aujourd’hui je décide donc et pour de bon d’arrêter de vous lire. Je passerai surement à coté de jolies photos de l’equipe de France et autres de mes chouchous que je ne regarde uniquement parce que je les trouve physiquement intelligents…

Je ne demande ni considération,  ni reconnaissance de mon savoir rugbystique car je n’en ai pas besoin. Je me contente de songer avec le sourire à ma capacité de clouer au sol avec des petits nœuds roses un grand nombre de spécialistes sur le sujet. La puissance des internets se retrouve aussi dans la capacité de chacun à pouvoir dire à un grand quotidien sportif qu’on ne va plus les lire car leur incompétence entraînant mépris, médiocrité, misogynie montre à quel point ils sont loin de tout ce qui a fait leur gloire.

Rappelons à « l’équipe » qu’au delà de son devoir d’informer le plus objectivement possible ses lecteurs, il se doit d’éduquer, d’être porteur des valeurs les plus belles du sport : l’ouverture, la cohésion, le respect de soi des autres, le dépassement, le gout de l’effort, la solidarité, la capacité de réflexion sur soi. Et pas surfer sur la bêtise et l’ignorance.

En conclusion :

Petit Post Scriptum de Poupi : D’ailleurs tant que j’y suis, les gens qui vous followent sur twitter ne sont pas des monstres, messieurs les journalistes spécialistes rugby, vous pouvez leur parler ou tout simplement leur répondre… A moins que l’ego qui vous étouffe, vous a fait oublier que sans tous ces gens qui vous lisent, vous ne serez rien. A mes yeux, vous n’êtes plus grand chose. Et croyez moi, je le regrette car vous salissez surtout l’image de ce sport et de votre profession. C’est bête.

36 réflexions sur “Le jour où la misogynie des journalistes rugby de @lequipe a eu raison de ma lecture de leur journal

  1. samcogez

    D’accord à 100 % et on sent que tu es alors passionnée et presque incollable. Juste une réserve : j’aurais bien voulu lire le passage de l’Equipe qui t’avait à ce point chiffonnée. Pour comprendre en quoi l’écriture était myso.
    Je n’ai pas eu le loisir de l’avoir entre les mains. Pas la peine de mettre le lien, tu pouvais copier-coller le passage simplement.

    Bise et reviens me follower 😉

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  2. laurent

    Do you remember ?….

    Déjà en 1998, un certain journal avait trainé dans la boue l’équipe de France de foot, son entraineur et tout particulièrement Christophe DUGARRY…. celui qui marque le 1er but de la compétition et qui vient tirer la langue face à la tribune !!
    Depuis, j’ai arrêté de lire les journaux sportifs à l’exception du tout jaune qui sort le lundi.

    J’ai également beaucoup d’amies qui suivent le rugby pour différentes raisons (femme et mère de joueur, amatrice etc…) dont celle consistant à être accro au calendrier du SF…. Et alors ? Où est le problème ? L’essentiel n’est il pas que les stades soient pleins et l’enthousiasme général ? Peu importe le point d’accroche, du moment qu’il accroche, c’est la base du marketing !

    Mais les plus belles fans du rugby, c’est sur Twitter que je les ai croisé, la première d’entre elle étant également une éminente spécialiste de la faune et la flore du bus N°26 !
    Et depuis, j’adore suivre les matchs Live Twitté par mes « copines » dont le niveau rugbystique est d’ailleurs très hétérogène entre elles. Mais qu’importe le flacon tant qu’on a l’ivresse.

    Et pour ton information, ce qui différencie ton style des autres ce n’est pas réellement une meilleure connaissance des règles ou de la technique, mais le sens du « just in time », c’est à dire le commentaire avisé ou la remarque au moment où le ressente tous les (anciens) joueurs qui regardent le match.
    Tu parlais dans un article précédent du dimanche chez tes grands parents avant le match, et c’est cela que l’on ressent aussi dans ton TweetStyle, tout autant que la maîtrise technique du sujet.
    Alors surtout n’oublie pas cet héritage !

    Mais au final, me diras-tu, quel est le sens de mon commentaire ? Pffff….il en fallait un ?

    Bises

    PS : c’est vrai que les journalistes qui ne répondent pas sur Twitter….. mais soyons honnête, ils ne travaillent pas tous dans le même journal !

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  3. BigAusietaz

    je vais être lâche en commentant sous peusdo car je travaille avec eux et toute la presse au quotidien, je viens de te découvrir et je tenais à te remercier Poupi, pour tes posts d’une fraîcheur sans commune mesure! en ce qui concerne l’Équipe trois problèmes existent :
    – pas de vrai concurrence (sur le rugby,, il y a le midol mais c’est pour les passionnés comme nous qui vont regarder les résultats du stade montchanois qui évolue en poule honneur Bourgogne / Franche-Comté
    – les saloperies font vendre, et le bonheur pas. Ta réaction de ne plus l’acheter est la seule, unique, c’est la mienne depuis 4 ans… C’est l’unique façon de les obliger à modifier leur ligne édito. Il en faut plus comme toi…
    – En ce qui concerne la misogynie, le rugby et les journalistes qui gravitent dans ce milieu ont encore beaucoup de progrès à faire, comme par exemple les instances fédérales, pas ouvertes du tout = zéro femme, le bureau pour la commission pour le rugby féminin quand même 10 femmes sur 15 représentants…

    pourtant il y à de l’espoir pour l’Equipe, d’excellentes journalistes y travaille comme C.T. qui a couvert la dernier coupe du monde en France.

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    1. Merci pour ton commentaire.
      D’autant plus que ton témoignage est intéressant. Et nous sommes d’accord sur la façon de faire changer. C’est un peu long sûrement pas gagné MAIS ça va bouger dans les années a venir. Les femmes aussi ont leur place dans tous les sports d’ailleurs.

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