Cher Monsieur Pôle Emploi

Chère Madame, Cher Monsieur Pôle Emploi,

Par la présente, je vous fais part de mon souhait de ne pas être inscrite au Pôle Emploi. Cette lettre terminera surement dans une poubelle, ou dans un dossier obscure mais je souhaitais vous formuler une requête avant de clore ce dossier avec vous, sur ma situation.

Suite à un licenciement, j’ai fait ce que tout le monde ferait : vous contacter pour m’inscrire au chômage, comme on dit, après 5 ans de CDI sans interruption et 10 ans de cotisations en tout.
J’ai pris donc contact avec votre agence de gestion (je connais le vocable, je suis moi même travailleur social), le 18 mars 2012 pour un rdv le 2 avril.
Lors de ce rdv, j’ai fait part de ma création d’Auto-Entreprise en juillet 2011, suite à une opportunité de travail rédactionnelle que je ne pouvais pas refuser. Vous savez, l’appel du travaillez plus pour gagner plus…
J’ai également insisté sur le fait que j’avais comme projet maintenant que j’étais sans emploi, de développer cette AE (qui n’est pas une vraie entreprise… je ne cotise ni pour le chômage ni pour la retraite) en une VRAIE. J’ai donc vu défiler 3 personnes différentes car visiblement personne ne savait quoi me dire. Je pensais bêtement qu’une personne juste au chômage avec un projet de création d’entreprise viable, c’est de l’eau bénite pour vos services. Finalement il fut conclu que je dusse revenir avec de nouveaux documents à remplir et une déclaration de revenus complémentaire pour faire une demande d’ACCRE.
Je revins donc le 12 avril au guichet avec les nouveaux papiers. Je me fis également confirmée par une charmante personne à l’accueil que mon dossier était complet.
Le 15 avril par retour de courrier, je fus informée qu’il manquât des documents.
Le 23 avril, je me représentai donc au guichet avec les papiers demandés (enfin tous ceux que j’avais déjà donnés). La nouvelle charmante personne jeta un coup d’oeil à mon dossier et m’informa que j’avais fait n’importe quoi (ah bon ?) et que je devais tout recommencer parce que je n’avais pas droit à l’ACCRE (puisque je n’en avais pas fait la demande dans les deux mois précédant la création de mon entreprise… qui n’en est pas une en fait). J’ai donc du tout recommencer sur place et me faire confirmer que cette fois ci mon dossier était bon (youpi cool).
Le 26 avril par retour de courrier, je suis à nouveau informée de l’incomplétitude (j’en invente un mot pour les circonstances) de mon dossier : je dois maintenant fournir des bulletins de salaires et contrats de travail.

Cher Pôle Emploi, je vous informe à mon tour que je ne vous renverrai pas tous les documents une troisième fois.

Je vous informe également qu’une Auto-Entreprise ne s’embauche pas avec des contrats de travail et donc ne reçoit pas de bulletins de salaire mais comme c’est indiqué dans son nom : une auto-entreprise fait des devis et des factures (avec une déclaration de revenus à l’administration des AE, tous les 3 mois en ce qui me concerne). Vous m’excuserez pour le barbouillage rouge de ton dernier courrier que je vous renvoie avec cette lettre, c’est l’expression malheureuse de mon exaspération.

Je vous informe donc que je ne souhaite pas que ma demande de prise en charge dans vos fichiers soit prise en compte. Non pas que je n’aime pas venir vous rencontrer ou faire des photocopies, mais il se trouve que sans emploi et sans aide, j’ai besoin de vivre, donc de travailler et d’avoir des clients avec mon auto-entreprise.

J’aurai cependant une requête :
– Est il envisagé une formation en interne sur le statut d’auto-entrepreneur ?
Car il serait temps que vous puissiez orienter correctement les personnes que vous êtes censé accompagner vers l’emploi.

Je suis réellement navrée de ce triste constat, car je vais devoir m’en sortir seule (et j’ai bien conscience que je fais partie des privilégiés à qui l’administration ne fait pas peur avec sa lenteur et ses entre lignes).
Je ne sais même pas si en cas d’échec, j’aurai le droit à mes indemnités après la fermeture de mon auto-entreprise et dans quel délai. Je n’ignore pas que vous êtes aussi démunis que moi et aussi mal informés.
Je suis également peinée du sort qui vous est réservé depuis longtemps et vers lequel les politiques actuelles essayent de vous enterrer.

Veuillez agréer, Monsieur ou Madame Pôle Emploi, mes sincères condoléances à toute l’aide sociale que vous souhaitiez apporter à la société française.

Si toute fois, vous souhaitiez quand même m’aider dans mes démarches, sachez que cela serait avec grand plaisir à la seule condition que je ne revienne plus cinq fois pour un dossier qui finalement n’a jamais changé depuis ces débuts.
Cordialement,

Poupimali.

11 réflexions sur “Cher Monsieur Pôle Emploi

    1. Je suis consultante en stratégie de communication digitale (social média manager) et rédactrice web.
      Pour l’instant je travaille beaucoup et je suis payée juste ce qu’il faut pour vivre en attendant de pouvoir mettre de coté et monter une vraie boite.

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    2. Sab

      Créatrice de deux entreprises je suis relativement surprise, car ce n’est pas à Pôle Emploi qu’il faut s’adresser… pour créer une AE, ou autre.
      Déjà… on va au bon endroit, et surtout pas chez eux ! Ensuite… cela ne sert à rien d’usiter de belles tournures lorsqu’on ne maitrise ni la syntaxe… ni l’orthographe. Pour information : cela n’aura aucun effet auprès de Pôle Emploi, vous le savez, et reste du plus mauvais effet auprès d’une potentielle clientèle, vos « prospects ». Restez simple.
      Moralité : Pole Emploi, c’est bidon, d’accord, vous vivez le parcours du combattant… ET NON, porter un projet, c’est réfléchir. Sinon, on se plante, et ce n’est pas la faute de Pôle Emploi cette fois. Implacable…

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    3. Et donc faire preuve de condescendance vous autorise à mepriser la meconnaissance de certains ?
      Effectivement pas besoin de grands mots pour prouver son inefficacité et son incapacité à l’entraide.

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  1. Euh, moi si j’étais toi, je lacherais pas l’affaire comme ça, normalement ils doivent te payer une partie de tes indemnités sous forme de capital ou en fonction du chiffre de ton auto-entreprise, donc ne te laisse pas faire !

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  2. Attention, dans une certaine mesure et selon tes facturations tu peux bénéficier de tes indemnités chômage qui sont cumulables avec le statut AE. L’idéal est de bloquer tes facturations sur un même moi pour qu’elles ne viennent pas en collision de tes allocations chômage.
    @Sab : c’est très utile de venir sabrer l’envie d’entreprendre d’autrui… Par ailleurs, ce que vous affirmez est faux. Bien sûr le Pôle Emploi n’est pas concerné par la création d’AE mais il est une étape obligatoire dans la demande d’Accre, Arce et de prêt Nacre et ce quelque soit la forme de l’entreprise. Mon mari vient de créer une SAS et il a du malgré tout passer par le Pôle Emploi. Le pôle emploi est par ailleurs une « plateforme » de transit et d’orientation quasi systématique pour qui se retrouve privé de son emploi. C’est d’ailleurs lui qui distribue des fascicule édités en son nom.
    Du propre aveu de la directrice d’agence avec laquelle je travaille, leurs besoins en formation interne sont phénoménaux mais ont été prioritairement axés sur la prise en main de leur nouveau logiciel de gestion interne (CRM) qui patauge depuis la fusion des agences…

    @Poupi si tu veux des conseils sérieux tu peux me contacter. Je suis @Poopooshe sur twitter. Je t’enverrai mes coordonnées privées car il existe pas mal de solutions intermédiaires. Le système est compliqué mais il suffit d’être malin. Ne passe pas au travers de tes droits Pôle Emploi, je sais que c’est pénible mais ils te garantissent en outre le maintien de tes droits de Sécurité Sociale, des cotisations diverses et variées (et je pense que tu sais à que point c’est important) et un accès à des filières de formation avec notamment la mise à profit de tes heures de DIF.

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    1. En ce qui concerne la secu, je suis couverte jusqu’à la fin 2013, je basculerai sous le RSI ensuite vu que je cotise.

      Pour l’ACCRE et NACRE tout m’est refusé du fait que mon auto entreprise date de juillet 2011. Je n’avais que deux mois pour faire la demande. J’étais ignorante à cette période la puis que toujours salariée, je pensais que je n’aurai que des prestations supplémentaires à mon salaire fixe.

      Je songe effectivement à passer sous SAS.
      Merci pour ton commentaire. Je n’hésiterai pas à te contacter.

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    2. En ce qui concerne les prestations en fait c’est oui et non. Mais c’est une astuce un peu compliquée à expliquer. Effectivement tu ne pourras pas percevoir la moitié de tes indemnités avec ton AE créée en 2011 et il faut un délai d’un an après dissolution pour une nouvelle création.
      Mais tu as en revanche vraiment droit à tes allocations chômage qui sont cumulables avec tes encaissements AE dans une certaine mesure (d’où une facturation globale du type 1 mois / trimestre). Je suis freelance et c’est de cette façon que j’ai procédé au début , juste pour être sûre d’avoir de quoi vivre (moi aussi me suis faite avoir sur cette histoire d’ACCRE).
      Par ailleurs, lors de ta création de SAS, si tu es demandeur d’emploi, tu pourras alors bénéficier du reliquat de tes indemnités Pôle Emploi. (c’est ce que viens d’obtenir mon mari justement).
      Dernier point qui peut t’aider à y voir plus clair, les boutiques de gestions accomplissent généralement un travail d’accompagnement remarquable. Elles sont désormais toute labellisées sous la bannière BGE.
      En fait, ça m’énerve toujours de voir des créateurs d’entreprises qui sont mal orientés parce que confrontés à des interlocuteurs qui ne connaissent pas le système ou qui sont usés à force de devoir faire leur chiffre (et oui chez Pole Emploi comme à la Matmut on a des chiffres à faire et un nombre de dossier à traiter, sinon attention, l’année prochaine c’est fini la machine à café).

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  3. Korz

    Ah tiens, ça me rappelle mon licenciement économique en juillet 2009, avec acceptation d’une CRP (Convention de Reclassement Personnalisée), qui me donnait droit à un entretien mensuel avec mon conseiller attitré (oui oui, attitré) de Pôle Emploi.

    Nous sommes donc en mai 2012, j’attends toujours mon premier RDV d’entretien.
    Vous croyez que je dois m’inquiéter ?

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